José Daoudal


Sogeval s’ouvre à de nouveaux horizons

Sogeval a fait la une récemment à l’occasion de son rachat par un laboratoire français, pourriez-vous nous en dire plus ?
En fait, en décembre nous avons connu un changement d’actionnariat : notre actionnaire principal, Sofiprotéol, un groupe industriel et financier, a cédé ses titres au laboratoire Ceva, acteur majeur dans le monde de la santé animale. Du même coup, nous avons hérité d’un nouvel actionnaire majoritaire, qui – c’est une nouveauté pour nous – exerce dans le même domaine d’activité que nous, la santé animale.

Vous aviez déjà des relations avec ce laboratoire ?

Oui, nous connaissons bien Ceva ; c’est le 9ème laboratoire mondial en santé animale et nous collaborons ensemble de longue date notamment en matière de distribution. Nous envisageons  d’ailleurs de créer une plateforme de recherche avec Sofiprotéol et CEVA. Par ailleurs, nous avons des activités similaires dans le domaine des animaux domestiques, une proximité et une complémentarité qui justifiaient bien un rapprochement. Dans la filière chiens et chats, Sogeval apporte son savoir-faire en matière d'antibiothérapie et de dermatologie et Ceva ses compétences en antiparasitaire et comportement animal. Dans les productions animales, Ceva et Sogeval mutualisent leurs expertises en antibiothérapie, vaccins et produits de maîtrise de la reproduction des animaux d'élevage.

Qu’est-ce que cela va changer pour Sogeval et quelles vont être les conséquences pour le site de Louverné qui vient d’être achevé ?

Pour Sogeval, c’est une excellente opportunité ! Aujourd’hui, les acteurs que nous avons en face de nous sont des monstres. Avec CEVA, on ne joue plus dans la même cour : nous étions 5ème laboratoire français de santé animale avec 3 filiales, Ceva était le 9ème acteur mondial en santé animale avec 43 filiales à travers le monde et une présence commerciale dans 110 pays. Nous consolidons un acteur français et devenons un leader international : Sogeval réalisait 50 à 60% de son chiffre d’affaires à l’international, Ceva en réalisait près de 90%.

Pour être plus précis, il y a deux choses qui aujourd’hui «drivent» notre business : les investissements en recherche et les réseaux de distribution. La taille de l’entreprise est un facteur clé du succès pour permettre d’accroître ses investissements en R&D et disposer d’un réseau international pour exploiter ses produits.
En France, CEVA a déjà 2 sites à Libourne et à Loudéac. Le site de Louverné va avoir une importance capitale pour CEVA, c’est là que se joue l’avenir de Sogeval. En parallèle, Sofiprotéol conserve une partie de l’activité de bio-sécurité des élevages. Une nouvelle entité sera créée pour consolider et développer cette activité afin de devenir le leader mondial de l’hygiène des bâtiments d’élevage.

Comment se porte le marché de la santé animale actuellement ?

Le marché mondial est un marché en croissance continue : croissance portée par  la recrudescence de la demande en protéines animales des pays en développement et l’entrée de nouveaux pays sur les marchés des animaux de compagnie où une classe moyenne émerge, la Chine par exemple.
Pour participer à cette croissance, il faut être citoyen du monde et acteur local sur l’ensemble des marchés. Avec notre nouvel actionnaire, c’est bien l’ambition de SOGEVAL.