
Racontez nous comment est née l’entreprise….
Tout a commencé en 2005. Je suis kiné et ostéopathe et avec mon collègue, le chirurgien mayennais Henri Robert, nous avons eu l’idée d’améliorer un produit utilisé par les professionnels pour dépister les déchirements des ligaments croisés. A l’époque c’était un système américain datant des années 70 qui était utilisé pour tester la résistance des ligaments : un outil manuel sans véritable précision. Nous nous sommes rapprochés du lycée Réaumur et de l’ESIEA pour y intégrer de la mécanique et de l’électronique. De cette rencontre est né un prototype fin 2006. Nous avons ensuite déposé un brevet et je me suis lancé dans l’aventure de la création d’entreprise en 2007. Les ventes ont démarré en 2009. Aujourd’hui, notre produit est capable, entre autre de mesurer précisémentla résistance des ligaments utile dans le diagnostic et le suivi des patients.
Comment avez-vous ensuite été accompagné et avez-vous rencontré des difficultés ?
Quand je me suis lancé dans l’aventure, je n'avait aucune expérience de chef d’entreprise. Un manque « d’expérience » que l’on m’a souvent fait remarqué ! Il a fallu apprendre sur le tas. Avec le temps et l’expérience, on apprend de nos erreurs. Nous avons été suivis tout au long du projet. D’abord par le dispositif Idénergie. J’ai été l’un des tout premier chef d’entreprise à être accompagné. Ensuite, de 2010 à 2013, nous avons reçu l’aide de la CCI dans le cadre des dispositifs Dynamic et Objectifs Perf, un soutien important pour notre première phase de commercialisation. Laval Aggloémration nous a aidé à trouver un local et nous a accompagné récemment sur un projet d’innovation via le FIPEE. Le plus dur a été de faire connaître notre produit, de faire nos preuves. Grâce à nos partenaires, investisseurs et fournisseurs mayennais, nous avons réussi à passer le cap après une année 2013 difficile. Dès le début, nos fournisseurs nous ont soutenu, nous apportant des idées et des savoir-faire précieux. Il a fallu au départ « bricoler », tâtonner, mais c’est ce qui nous permet aujourd’hui de faire du haut de gamme. Nos fournisseurs mayennais contribuent à faire notre réputation et la proximité participe de notre réactivité. J’y tiens beaucoup.
Et aujourd’hui quelles sont les perspectives de l’entreprise ?
En 2013, au moment de la commercialisation à l’international, nous avons connu des difficultés. L’ensemble de l’équipe, soit une dizaine de personnes, s’est mobilisé pour aider l’entreprise à passer ce cap difficile. Nous en sommes ressortis plus forts. Notre horizon s’éclaircit enfin. Nous avons augmenté notre CA de 73 % l’an passé ! Fin 2013, nous avons été contactés par un français installé en Allemagne qui s’intéressait à notre société et qui s’occupe aujourd’hui de notre développement à l’international. Nous continuons bien sûr de développer de nouvelles innovations, toujours en partenariat avec l’ESIEA. Nous avons obtenu, avec 5 partenaires, une aide dans le cadre du dispositif Eurostar grâce à laquelle nous allons pouvoir développer un projet innovant regroupant deux de nos appareils. Nous testons également un équipement de préparation physique avec la société Wellness. Par ailleurs, avec UBI France, nous partons à la conquête du continent américain. Nous travaillons déjà pour l’Europe, la Corée et les pays du Golfe. Mais nous avançons avec méthode et précaution, car si nous avons tiré une leçon de notre expérience, c’est que tout est affaire de timing et passer de l’innovation à la commercialisation peut prendre du temps, il faut avant tout être patient…et persévérant !